Polyarthrite et alimentation, une recherche bibliographique

Aujourd’hui je me suis plongée dans la recherche d’articles sur la polyarthrite rhumatoïde et ses causes. Et je n’ai pas été déçue ! Je cherchais des résultats concernant l’influence de l’alimentation sur cette maladie. Une revue​1​ datant de 1993 décrivait deux approches possibles : (i) la thérapie de supplémentation et (ii) la thérapie d’exclusion. Dans la thérapie de supplémentation, on introduit un aliment sensé apporter un effet thérapeutique tandis que dans la thérapie d’exclusion, on cherche à exclure des aliments problématiques. Je me suis concentrée sur la seconde approche.

Les thérapies d’exclusion

Pour être faite dans les règles de l’art, cette approche comporte trois étapes :

  • On élimine tous les aliments pouvant poser problème;
  • Si une amélioration de l’état de santé a été observée, on réintroduit un par un les aliments en observant s’il y a des réactions;
  • On teste à nouveau les aliments problématiques en double-aveugle.

Une étude de 1987 effectuée sur des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde a montré qu’une partie des patients présentent une amélioration de leurs symptômes, lorsqu’on supprime certains aliments. En tête des aliments problématiques, on retrouvent les céréales, et plus particulièrement le blé et le maïs. Le lait, le beurre, le café et le soja faisant aussi partie de la liste.

Le blé semble bien poser problème dans certains cas pour les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Dans une étude​2​ de 1988, 93 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, on été testés sur la présence d’anticorps contre la gliadine, une des protéines constituant le grain de blé. Près de la moitié avait un taux élevé de ces anticorps et présentaient une atrophie des villosités dans l’intestin grêle.

Je me suis demandée pourquoi ces deux derniers articles n’étaient pas plus cités et pourquoi peu de recherches semblent avoir été faites dans ce domaine. J’ai trouvé une réponse possible dans un article​3​ de 2000 : Seule une partie des patients atteint de polyarthrite rhumatoïde semblent avoir un problème de susceptibilité alimentaire et plusieurs aliments étant souvent en cause, on obtient probablement des résultats peu concluant si on n’exclu pas tous les aliments incriminés.

Dans une étude datant de 2006, on a testé le taux d’anticorps contre certains antigènes présents dans des aliments donnés, comme les céréales et le lait de vache. Et là encore, on trouve des taux élevés chez beaucoup de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.

Les maladies auto-immunes

Ensuite, j’ai un peu élargi ma recherche aux maladies auto-immunes en général. Il est démontré que certains gènes prédisposent aux maladies auto-immunes. Cependant, l’influence due aux gènes est inférieur à 50% pour plusieurs maladies auto-immunes, le reste venant de facteurs environnementaux (voir cet article​4​ de 2015). Lorsque la polyarthrite de ma maman a débuté, elle a un peu baissé les bras, se disant que c’était dans la famille et qu’on ne pouvait probablement rien y faire. Elle avait tort. Une partie est héréditaire, c’est vrai, mais il reste toute une partie liée à des facteurs environnementaux qu’on peut influencer. Si on est dans le bon environnement, même avec une susceptibilité génétique, on ne tombera pas malade ! Tout l’art est de modifier son environnement autant que possible pour qu’il soit générateur de santé.

Et quels sont donc ces facteurs environnementaux ? Un facteur important est bien sur l’alimentation ! Ce fait est connu depuis longtemps et il commence à être reconnu par la médecine conventionnelle, comme l’illustre cette citation d’Hippocrate

Que ta nourriture soit ton médicament et que ton médicament soit dans ta nourriture

Hippocrates

trouvée dans l’introduction d’une revue scientifique récente.

  1. 1.
    DARLINGTON LG, RAMSEY NW. REVIEW OF DIETARY THERAPY FOR RHEUMATOID ARTHRITIS. Rheumatology. Published online 1993:507-514. doi:10.1093/rheumatology/32.6.507
  2. 2.
    O’Farrelly C, Melcher D, Price R, et al. ASSOCIATION BETWEEN VILLOUS ATROPHY IN RHEUMATOID ARTHRITIS AND A RHEUMATOID FACTOR AND GLIADIN-SPECIFIC IgG. The Lancet. Published online October 1988:819-822. doi:10.1016/s0140-6736(88)92784-5
  3. 3.
    Cordain L, Toohey L, Smith MJ, Hickey MS. Modulation of immune function by dietary lectins in rheumatoid arthritis. Br J Nutr. Published online March 2000:207-217. doi:10.1017/s0007114500000271
  4. 4.
    Picascia A, Grimaldi V, Pignalosa O, De Pascale MR, Schiano C, Napoli C. Epigenetic control of autoimmune diseases: From bench to bedside. Clinical Immunology. Published online March 2015:1-15. doi:10.1016/j.clim.2014.12.013

charlotte

Maman de trois enfants en bas âge et ancienne proche aidante.