L’hôpital en allemand ça se dit « maison de malades »

Alors que dans la langue française l’accent est mis sur l’accueil des gens, dans la langue allemande c’est l’aspect maladie qui est mis en avant. Et malheureusement, l’expression allemande décrit mieux cette institution. Même lorsqu’on rentre en bonne santé dans un hôpital, par exemple pour y accompagner son enfant, on en ressort malade, ou en tous cas en moins bonne santé ! Voilà l’état de ma main après seulement un jour à l’hôpital. C’est le grand retour de mon eczéma!

Il y a de nombreuses raisons à cet état de fait, la principale étant la qualité de la nourriture offerte. Lors de mes précédents séjours pendant ma grossesse gémellaire, j’étais à chaque fois constipée, ce qui ne m’arrive pratiquement jamais autrement. On a tenté de me faire croire que c’était dû au changement d’alimentation et qu’il fallait un temps d’adaptation. Je confirme aujourd’hui que c’est bien dû à l’alimentation mais pas tant au changement qu’à la qualité ! Cette fois, j’ai complété les repas par des fruits, légumes et noix et je n’ai pas été constipée. Mon enfant non plus.

Voici les principaux points problématiques des repas servis à l’hôpital :

  • beaucoup trop de sel (j’ai eu soif toute la nuit)
  • pas assez de fruits et légumes de bonne qualité (non industriels)
  • beaucoup d’aliments industriels
  • pas assez de bonnes graisses
  • trop de sucre

Tout cela confirme ce qui est décrit dans le livre « Deutschlands kranke Kinder ». L’hôpital se base sur les recommandations de la ÖGE concernant les quantités de macronutriments (protéines, glucides, lipides), ne tenant aucun compte des besoins de l’organisme en micronutriments. Il s’en suit que les doses journalière requises pour les micronutriments sont loin d’être atteintes et que les quantités de sel et de sucre ingérées sont trop importantes. Pour exemple, un soir j’ai reçu 8 tranches de fromage d’Italie ce qui doit faire à peu près 150g. Or, ce genre de charcuterie contient env. 2.5g pour 100g, ce qui nous donnerait dans les 3g en supposant que la sorte choisie par l’hôpital est plutôt pauvre en sel. On en est déjà à deux fois la dose maximale de sel recommandée par jour qui est de 1.5g ! Et je n’ai pas compté le sel contenu dans le pain servi avec.

Voici un petit aperçu de ce que nous avons reçu pendant ces deux jours :

Pour mon fils: des pâtes avec une sauce tomate pleine de sucre. Je ne pensais pas qu’on pouvait rater une sauce tomate, mais oui, apparemment c’est possible! Quant à moi, j’avais une sorte de hamburger hyper salé, deux petits morceaux de brocolis (la seule chose mangeable), de la purée de pomme de terre industrielle, le tout baignant dans une espèce de sauce brunâtre salée. En accompagnement nous avions tous les deux quelques feuilles de salade en sauce industrielles et un bouillon, surement pas fait maison non plus. Puis comme dessert, un pouding à la vanille que je n’ai pas goûté et que mon fils n’a pas voulu manger.

Heureusement, nous avons eu le droit de sortir (on n’avait pas le droit de quitter la chambre à cause du corona) pour aller voir l’anesthésiste. J’en ai profité pour nous acheter quelques fruits (Je voulais aussi acheter des légumes à grignotter mais n’en ai pas trouvé aux alentours de l’hôpital).

Pendant que mon fils récupérait de la narcose, je me régalais de morceaux de poulet, courgettes trop cuites et pomme de terre en essayant d’éviter la sauce bizarre. Toujours la même salade, là, rien à redire, une soupe sensée être aux asperges que je n’ai pas osé goûter après en avoir senti le fumet et pour le dessert, une compote de pommes qui n’avair pas bon goût. Un tel repas est beaucoup trop maigre pour moi. Il me faut beaucoup plus de calories sous forme de graisse, sinon je perds du poids!

Pendant l’opération, j’ai eu un peu plus de temps pour refaire mes stocks de nourritures et j’ai donc pû acheter quelques légumes. La première chose que mon fils a vue en se réveillant, c’est le joli poivron vert et orange que j’avais acheté pendant qu’il se faisait opérer. Quelle bonne idée j’ai eue. Il a tout mangé avant de se rendormir tout content.

Et voilà la cerise sur le gâteau: les pâtes avec les petits bouts de jambon auxquels j’ai ajouté du tahin pour ne pas mourir de faim, et pour que ça aie l’air moins salé.
Voilà, tout s’est bien passé malgré tout et il faut quand-même que je mentionne un point positif, le personnel de l’hôpital a été remarquable! Chaleureux, prévenant et attentif!

charlotte

Maman de trois enfants en bas âge et ancienne proche aidante.