J’ai introduit des bugs dans la procédure de soins hospitalière

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Lors du dernier contrôle de ma fracture à l’hôpital, j’ai suivi la procédure standard. Je me suis rendue bien sagement à la salle des rayons X, puis chez le médecin (un autre que lors des deux rendez-vous précédents), puis à la salle où on met les plâtres, puis de nouveau aux rayons X, puis chez le médecin, heureusement cette fois le même, puis à la « Tagesklinik » pour fixer le jour de l’opération. C’est chiant à lire et c’est encore plus chiant à subir ! En tout, j’ai passé presque 4h à l’hôpital, la plupart du temps à attendre sans savoir à quel moment je me ferais appeler et diriger vers la salle R numéro x ou NB numéro y. Heureusement, j’avais pris un livre passionnant dont je parlerai bientôt ici. A chaque fois que j’étais appelée, je réitérais la même procédure, le choix des mots rappelant la programmation n’étant pas un hasard, prendre mon sac à dos, avec une main, y mettre mon gros livre, avec une main, me lever, avec une main (bon, ça ce n’est pas trop compliqué), mettre mon sac sur le dos, avec une main, me rendre vers la salle indiquée et ouvrir la porte, avec une main. J’ai renoncé à inclure dans la procédure la désinfection des mains, suivant le protocole décrit pas à pas sur les modes d’emploi essaimés dans l’hôpital, où ils ont omis d’inclure des instructions pour les gens ayant une main dans le plâtre, ce qui n’est pas si rare dans le « Unfallambulanz ».

J’ai malheureusement perturbé le bon déroulement du programme hospitalier. Le premier plâtre était tellement serré que la peau de mes doigts a commencé à devenir sèche et à se craqueler. Dans ce cas là, le programme prévoit qu’on retourne à l’hôpital pour demander un nouveau plâtre et non pas qu’on l’ouvre avec des ciseaux, qu’on enlève des morceaux avec le manche d’une cuillère, qu’on rabote les arrêtes avec du papier de verre (merci, enseignement des travaux sur bois) et qu’on bricole un bandage par dessus. Mais c’est tellement merveilleux de retrouver son bras ! Ça a beaucoup perturbé la personne, par ailleurs charmante, qui avait la lourde tâche de fermer mon plâtre. Un peu plus de deux semaines après la chute, j’ai reçu un nouveau plâtre enfermant trois doigts au lieu de deux, que le médecin à mis en espérant que les os se remettent en place. La radio montra que rien n’avait changé, et donc qu’il fallait opérer. Je suis rentrée avec ce plâtre disproportionné, dont je ne voyais pas l’utilité, puisqu’il fallait opérer de toutes façons. En plus, étant fermé, ce plâtre de nouveau un peu trop serré, paraissait plus difficile à ouvrir ! Au bout de deux jours, n’y tenant plus, j’ai pris un sécateur, un couteau scie et des ciseaux, et sous le regard inquiet de mon mari, j’ai réussit à me délivrer. La délivrance n’était que partielle, et comme je doutais de plus en plus du bien fondé de l’opération, j’ai contacté un médecin qu’on m’avait recommandé. Bien m’en a pris ! Il a ausculté ma main et a confirmé mon opinion qu’il n’y avait pas de défaut de rotation et qu’il n’était donc pas nécessaire d’opérer. De plus, trois semaines après la facture, les os auraient déjà commencé à se ressouder, ce qui signifie qu’il faudrait les recasser avant de les mettre en place. A ma demande, il m’a vendu une orthèse que je peux même enlever pour me doucher. Ma main m’appartient de nouveau !

charlotte

Maman de trois enfants en bas âge et ancienne proche aidante.