De la gestion des conflits

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En ce moment, j’accompagne mes jumeaux au jardin d’enfants et je reste pour qu’ils s’habituent gentiment. Et j’apprends énormément! L’autre jour par exemple, deux enfants se sont disputés. Le premier à crié sur le deuxième qui lui a tiré les cheveux. Je n’ai pas vu ce qui s’est passé avant. La jardinière d’enfants est arrivée et j’étais très curieuse de voir ce qu’elle allait faire. Dans ce genre de situation, je me sens totalement démunie. L’enfant qui s’était fait tirer les cheveux est venu près d’elle et s’est plaint du comportement de l’autre. Elle l’a pris sur ses genoux et a demandé gentiment et sans reproche à l’autre de venir vers elle. Après hésitation il est venu, elle l’a fait assoir sur son autre genou et a écouté sa complainte. Puis elle les a consolé tous les deux. Ils se sont calmés. Elle a dit à l’un qu’il ne crierait plus, n’est-ce pas? Et au deuxième qu’il ne tirerait plus les cheveux? Elle s’est assurée auprès d’eux que tout était de nouveau en ordre et qu’ils pouvaient de nouveau jouer paisiblement. L’un répondant par la négative, elle lui dit que dans ce cas, il devait trouver un autre endroit pour jouer. Il décida qu’il valait probablement mieux s’entendre de nouveau avec son camarade et retourna jouer avec lui.

J’ai trouvé sa manière de faire très instructive. D’abord accueillir chacun des enfants avec bienveillance, écouter et plaindre chacune des « victimes » sans accuser l’autre et sans essayer de trouver un hypothétique coupable qui aurait initié le conflit et enfin affirmer que les enfants ne reproduiront pas le comportement problématique.

Plusieurs points sont importants à mon avis. D’abord de montrer que les conflits font partie de la vie en communauté, qu’il n’y a pas de coupable et pas de raison d’en avoir honte. Ensuite, que chacun des protagonistes souffre de la situation et mérite d’être consolé. Et enfin il faut s’assurer que la situation est réglée. Dans la plupart des disputes que j’ai observées chez les petits enfants, le conflit débute par une bagatelle qui n’a plus d’importance une fois que le conflit a escaladé. Il n’y a donc souvent plus rien à régler lorsque les esprits se sont apaisés, contrairement aux conflits plus graves où la situation de départ doit être adressée.

Il y a bien longtemps, durant mes études pédagogiques, j’avai suivi un cours donné par un homme remarquable qui avait été directeur dans plusieurs écoles. Il nous avait entre autres parlé de la théorie des conflits et avait mentionné un cours qu’il avait suivi sur ce sujet avant de devenir directeur pour la première fois. Le cours avait été tellement pationnant que non seulement il n’avait plus peur des conflits mais qu’en plus il attendait avec impatience le premier conflit auquel il serait confronté! J’ai pensé à ce moment que c’était un sujet que je voulais absolument approfondir. Avec mes trois petits enfants je n’aurai pas longtemps à attendre avant de pouvoir mettre la théorie en pratique! Il faudra sérieusement que je m’y mette!

Ce directeur d’école nous avait également parlé d’un livre, « le principe du pingouin », où il est question de garder son originalité et d’apporter un nouveau souffle comme nouvel arrivant dans un groupe, au lieu de se conformer complètement aux standards établis en se noyant dans la masse. Il pensait bien sûr au jeune enseignant arrivant dans un collège bien établi, regrettant que bien souvent, le jeune enseignant se conforme sans apporter la fraîcheur de ses idées nouvelles.

charlotte

Maman de trois enfants en bas âge et ancienne proche aidante.