Comment le système immunitaire et le système nerveux communiquent

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A peine guérie du précédent virus, voici le prochain qui arrive! Une nouvelle occasion de faire quelques observations. J’ai ressenti les premiers symptômes mardi soir. Je me suis sentie fatiguée et l’idée de me lever le lendemain et d’amener les enfants à l’école ne me faisait pas du tout envie. Le mercredi matin: mal à la tête, envie de ne rien faire. Cette impression a duré toute la journée, ce qui ne m’a pas empêchée de faire deux fois l’aller-retour en ville (36 km à vélo) et d’aller me promener une heure avec les enfants. J’ai pris mes hautes doses de vitamine C et de zinc, j’ai fait mon programme de Kriya Yoga, bu mon thé de champignons et j’ai massé mes points d’acuponcture. Le lendemain, jeudi, j’avais encore une impression de lourdeur qui s’est estompée en cours de journée et aujourd’hui, je suis complètement guérie.

Suite à cette expérience, j’ai réfléchi sur le lien entre la fatigue et les virus. Jusqu’à mon infection avec le coronavirus, je n’avais jamais ressenti cette fatigue qui vous plombe alors qu’aucun autre symptôme n’est présent. C’est comme si on n’avait plus vraiment le contrôle! C’est comme ça que je m’imagine ce qu’on peut ressentir lorsque l’on souffre de dépression. Je suis fatiguée, sans entrain et il n’y a apparemment aucune raison à cela. Le moindre effort demande un de la volonté alors qu’habituellement, on ne remarque même pas que cela coûte de l’énergie! En cherchant un peu dans la littérature scientifique, je suis tombée sur une branche de la médecine relativement nouvelle: la neuro-immunologie, qui étudie la communication entre le système nerveux et le système immunitaire​1​. Ces deux systèmes biologiques communiquent et s’influencent mutuellement. Lorsque notre système immunitaire détecte un virus, il le fait savoir à notre cerveau qui réagit à cette information. Par exemple, en nous rendant fatigué. Des théories récentes semblent d’ailleurs montrer que le syndrome de fatigue chronique serait du à la présence d’un virus dans le corps. Le système immunitaire étant constamment en alerte, il transmet cette information au cerveau, qui provoque une fatigue chronique. Il y aurait d’ailleurs aussi un lien entre la dépression et l’inflammation​2,3​, la dépression étant alors une réaction du cerveau à l’état d’alerte du système immunitaire.

Et dans l’autre direction, le système nerveux est aussi capable d’influencer le système immunitaire. Cela montre à quel point il est important de prendre soin de son psychisme (ma maman aurait dit: « de prendre soin de son âme »), car il a une influence sur toutes les parties de notre corps. La santé est influencée par ce que nous percevons avec nos sens. Préservons-nous de la laideur et de ce qui fait peur et nourrissons-nous de ce qui est beau, bon et harmonieux!

  1. 1.
    Quan N, Banks WA. Brain-immune communication pathways. Brain, Behavior, and Immunity. Published online August 2007:727-735. doi:10.1016/j.bbi.2007.05.005
  2. 2.
    Bhattacharya A, Drevets WC. Role of Neuro-Immunological Factors in the Pathophysiology of Mood Disorders: Implications for Novel Therapeutics for Treatment Resistant Depression. Inflammation-Associated Depression: Evidence, Mechanisms and Implications. Published online 2016:339-356. doi:10.1007/7854_2016_43
  3. 3.
    Roman M, Irwin MR. Novel neuroimmunologic therapeutics in depression: A clinical perspective on what we know so far. Brain, Behavior, and Immunity. Published online January 2020:7-21. doi:10.1016/j.bbi.2019.09.016

charlotte

Maman de trois enfants en bas âge et ancienne proche aidante.