Ma voisine est prof. de yoga et j’ai eu la chance de profiter régulièrement de son enseignement, directement à côté de chez moi. J’ai constaté que ça me faisait du bien, que je me sentais plus détendue, mieux dans mon corps. Je sais maintenant que ce n’est qu’une partie de ce que le yoga peut apporter. Cette pratique me permet d’augmenter la confiance que j’ai dans mon corps et dans la vie. Cela constitue un contrepoids important à la tendance à trop vouloir contrôler qu’on encourage un peu beaucoup dans nos sociétés.
Ma voisine a une manière très belle d’accompagner les processus de guérison. J’ai eu la chance de l’expérimenter une nouvelle fois il y a une semaine, alors que je m’étais cassée un os de la main. Lorsqu’elle est venue, j’étais complètement crispée par la peur et la douleur. J’avais le souffle coupé, je transpirais et mon cœur battait la chamade. Elle m’a rappelé de respirer, a gentiment effleuré ma main blessée et m’a rassurée en me disant que tout allait bien, que je pouvais toujours bouger ma main, même si ça faisait mal. Elle m’a apporté des huiles essentielles: de la lavande pour calmer et de la menthe pour rafraîchir. Et même si son diagnostique était faux, elle était sure que je ne m’était rien cassé, ses soins et sa présence aimante m’ont permis de retrouver confiance dans mon corps et d’engendrer le processus de guérison dans de bonnes conditions. Quant à moi, j’ai su assez rapidement que j’avais un os cassé mais je trouve l’ambiance de l’hôpital tellement désagréable que j’ai attendu trois jours avant de me rendre à la permanence. Avant cela, la douleur était trop intense et je ne me sentais pas la force d’affronter l’hôpital. Il était impensable pour moi qu’un médecin touche à ma main !
Et comme j’ai bien fait ! Pour faire la radio, on m’a forcé à aplatir ma main, ce qui m’aurait fait hurler de douleur juste après l’accident. Ensuite il faut attendre de se faire appeler. C’est une situation que je déteste au plus haut point. On peut se faire appeler aussi bien dans la minute qui suit qu’une heure plus tard ! Du coup je reste tout le temps sur le qui-vive. Heureusement, ça n’a pas duré trop longtemps. Lorsqu’on m’a mis le plâtre, le médecin m’a dit que ça allait faire mal un moment, mais qu’après ça irait mieux. Il a pressé un bon moment sur ma main pour être sur que l’os soit bien en place. Et en effet, ça faisait mal, mais grâce à ce que j’ai appris au yoga, je n’avais pas peur et j’ai bien respiré pour traverser la douleur. J’ai constaté que la douleur disparaissait lorsque j’expirais et qu’elle réapparaissait à l’inspiration. Cela m’a rappelé la cohérence cardiaque dont parlait David Servan-Schreiber. La fréquence cardiaque augmente légèrement à l’inspiration pour ensuite diminuer à l’expiration. Lors de l’inspiration, le système nerveux sympathique domine, tandis que le système nerveux parasympathique domine à l’expiration. Lorsque j’étais enceinte, je me suis amusée à entrer en cohérence cardiaque lors des examens où l’on mesure les battements de cœur du bébé, ceux de la maman et les contractions. Cela rendait ces examens intéressants. Comme la tension musculaire du ventre varie avec la respiration, on voit les variations due à la respiration lorsqu’il n’y a pas de contractions.
Le médecin m’a donné un nouveau rendez-vous chez un chirurgien de la main pour la semaine suivante, en me disant qu’il faudrait probablement opérer. J’ai quitté l’hôpital un peu déprimée. S’il fallait opérer, pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Etait-ce vraiment pour me laisser guérir ou bien n’y avait-il pas de chirurgien disponible ? Allais-je continuer à guérir pendant une semaine et recommencer à la case départ en cas d’opération ? Et-ce qu’on m’enverrait tout de suite voir un chirurgien si j’avais une assurance privée ? Heureusement, une semaine après, mon os semble s’être bien remis et si c’est encore le cas dans une semaine, je n’aurais pas besoin de me faire opérer.
Pour guérir dans de bonnes conditions, les paroles du médecin sont tellement importantes ainsi que l’environnement. On n’en tient malheureusement pas assez compte dans la médecine classique. C’est la raison pour laquelle j’essaie de l’éviter au maximum. Je me suis rendue à l’hôpital seulement une fois que je me sentais assez forte pour l’affronter et parce-que je sentais le besoin ‘avoir une meilleure immobilisation de mon bras. C’est un comble que je ressente le besoin de me sentir assez bien pour me rendre dans un lieu où on est sensé soigner les malades !
Suite à cette expérience, je me mets à douter de l’importance qu’on donne au diagnostique. Que ce serait-il passé si je n’avais pas reçu de diagnostique, que j’avais juste écouté les besoins de mon corps et demandé qu’on immobilise ma main ? J’aurais fait ce qu’il fallait sans savoir exactement ce qui se passait dans ma main. Je suis tentée de refuser les rayons x et de simplement demander qu’on me fasse le nouveau plâtre prévu pour la semaine prochaine. Mais comment faire ? Lorsque j’arriverai à l’hôpital, on m’enverra directement faire une radio, sans me demander mon avis. As-t-on encore son mot à dire sur la façon dont on est soigné ou seulement le choix du tout ou rien ?
En tous les cas il faut avoir bp de force et de détermination si l’on ne veut pas être une marionnette entre les mains de la médecine officielle…
merci pour ton blog amitiés à vous tous
Francine