Tout à commencé par la lecture d’un livre préconisant un régime sans gluten, sans produits laitiers et sans sucre, pour venir à bout des maladies auto-immunes. C’est ce que j’appelle le « régime sans ».
J’ai testé sur moi le « régime sans » préconisé par le Dr. O’Bryan, il y a une année. Je ne pensais pas en tirer de bienfaits et je voyais ça plutôt comme un défis et une occasion d’essayer de nouvelles recettes de cuisine.
Seulement voilà, des effets positifs n’ont pas tardé à se faire sentir ! J’ai donc continué. Avant de commencer le « régime sans », je commençais à sentir des effets qui sont souvent imputés à l’âge. Ma vue avait baissé, j’avais mal au dos, la peau sèche et les cheveux ternes. Je m’étais rendue compte que les gens que je ne connaissais pas me vouvoyaient plus souvent, dans des situations où on me tutoyait avant. Je me suis dit que ça devait être dû à l’âge. Je me suis souvenue qu’on nous avait dit à l’école que vers 40 ans, on commençait à devenir presbyte.
Après quelques jours de ce régime, mes maux de dos, que je ressentais chaque jour depuis plusieurs années, et qui me forçaient à utiliser un coussin pour me coucher sur le ventre sans trop cambrer le dos, avaient disparus ! J’avais retrouvé une meilleure vision et ma peau devenait de jour en jour moins sèche et plus douce. L’eczéma qui me faisait souffrir depuis plus de quinze ans avait disparu ! En plus, je me sentais mieux, j’avais plus d’énergie. J’ai continué quelques mois, puis j’ai réintroduit les produits laitiers, me disant que ça irait, que c’était quand-même trop dommage de se priver de fromage et du gâteau que j’adorais aller manger une fois par semaine. C’était mon moment de plaisir, le moment où je pouvais en fin manger tranquillement, ce qui n’était autrement jamais possible, depuis la naissance de mes jumeaux. Mais voilà, des symptômes sont revenus. Pas tous, et moins fort, mais ma peau est redevenue sèche et mon eczéma est réapparu. J’étais prête à payer ce prix pour avoir mon moment de tranquillité une fois par semaine.
Lorsqu’on a été forcé de rester chez soi, suite à l’arrivée du coronavirus, je me suis dit que c’était l’occasion rêvée pour reprendre mon expérience du « régime sans », et pour inclure ma maman dans l’expérience. Depuis lors, je me suis interrogée sur l’état de la recherche concernant l’influence de l’alimentation. Je voulais trouver une base solide sur laquelle m’appuyer pour soigner ma maman. Il faut savoir que aussi loin que remontent mes souvenirs, ma maman a toujours consulté des spécialistes et prix des médicaments. Ça a d’abord été l’homéopathie, puis la médecine chinoise, puis plus tard, la médecine anthroposophique. Moi bien sur, je l’accompagnais et je recevais aussi des médicaments à prendre. Qu’est-ce que ça m’énervait ! Je n’avais pas l’impression d’être malade et ne comprenais pas pourquoi il fallait «soigner le terrain ». Et lorsque j’étais malade, j’avais l’impression que les médicaments n’aidaient pas ! J’en ai déduit que médecins et médicaments étaient inutiles et jusqu’à il y a peu, je n’ai jamais rien pris. J’ai donc une grande méfiance vis à vis des médecins, qu’ils soient alternatifs ou classiques.
Maintenant je me rends compte que j’avais jeté le bébé avec l’eau du bain. Mais comment distinguer ce qui peut aider de ce qui est inutile ? Une amie maintenant décédée disait : « La méthode scientifique n’est pas parfaite mais c’est la seule qui permette d’avoir des résultats objectifs ». Je pense qu’elle avait raison et j’essaie donc de me faire une idée de l’état de nos connaissances actuelles sur l’effet de l’alimentation sur la maladie d’Alzheimer. Je n’ai pas été déçue. Le microbiote intestinal, cet organe nouvellement découvert, en lien étroit avec notre alimentation, et qui joue un rôle clé pour notre santé, est au cœur de nombreuses recherches actuelles. Les résultats foisonnent et apportent de nombreux éclaircissements sur la genèse des maladies auto immunes comme la polyarthrite et la maladie d’Alzheimer dont souffre ma mère.
Mais la méthode scientifique a quand-même des limites. La complexité du corps humain fait qu’il n’est pas possible de tout tester de manière aléatoire en double aveugle. Et c’est là que la subjectivité intervient. Je ne suis pas allergique au gluten ni malade cœliaque (je me suis fait tester), et pourtant, j’ai vu une amélioration de ma santé, en arrêtant le gluten. Alors, même si les recherches semblent montrer que la sensibilité non cœliaque au gluten n’existe pas, je continue mon régime sans gluten ! D’autre part, certains médecins ont expérimenté avec leurs patients et semblent avoir des résultats intéressants, comme le Dr. Seignalet ou le Dr. O’Bryan. Rappelons-nous aussi que les statistiques ne donnent pas de réponses définitives, valables pour tout le monde, mais seulement des probabilités. Et comme ce qui fonctionne pour moi ne fonctionne pas forcément pour vous, il ne nous reste pas d’autre alternative que de tester ce qui nous parait intéressant. C’est une grande aventure !
Ma maman
Ce matin, elle se plaignait d’être fatiguée et de n’avoir qu’une envie, aller se recoucher ! Sa main gauche est un peu enflée et elle se plaint de douleurs aux mains. Hier elle a mangé une tranche de pain en cachette et je suppose qu’il y a un lien.