Il y a deux jours, c’était l’anniversaire de ma maman. En sortant de chez moi, j’ai remarqué une voiture immatriculée à Lucerne, garée juste devant notre porte. Je l’ai interprétée comme un petit signe venu d’elle.
Plus tard, comme presque chaque jour désormais, je suis allée cueillir des orties pour le dîner — un rituel qui s’installe doucement. À ce moment-là, une voiture transportant des ouvriers est arrivée. Le premier à en descendre m’a demandé ce que j’avais trouvé. Lorsqu’il a entendu que je ramassais des orties, son visage s’est illuminé : il m’a dit qu’il adorait ça lui aussi, et qu’il en mangeait régulièrement.
À force de récolter régulièrement les orties, les jolies feuilles se font de plus en plus rares. C’est pourquoi j’ai été ravie de découvrir de nouvelles idées de cueillettes dans une vidéo du Jardin de la Nature.
On y présente, des plantes qui poussent en abondance près de chez moi.
La première, c’est l’achillée millefeuille. J’avais oublié qu’on pouvait l’utiliser pour stopper les saignements — une propriété bien utile à garder en mémoire. Je vais tâcher de m’en souvenir. C’est une plante qui pousse volontiers sur les sols sujets à l’érosion, comme si elle venait instinctivement soigner une blessure de la terre — un joli parallèle avec son usage pour les pertes de sang.
Vient ensuite la menthe à feuilles rondes (Mentha suaveolens), une plante de la famille des lamiacées. Comme toutes les menthes, elle possède une tige carrée, des feuilles opposées et cette odeur caractéristique et rafraîchissante. Ses feuilles, comme son nom l’indique, sont arrondies et douces au toucher grâce au fin duvet qui les recouvre.
Puis, la vergerette du Canada (Conyza canadensis), une plante envahissante qui semble pousser absolument partout — y compris sur le parking juste à côté de la maison. Contrairement à la vergerette de Sumatra, celle du Canada n’a pas de poils sur les bords des feuilles. Elle a un goût agréablement poivré. J’en ai ajouté quelques feuilles crues dans une salade, et d’autres que j’ai fait griller à la poêle avec des feuilles et graines d’ortie. On chauffe jusqu’à ce qu’elles deviennent sèches et croustillantes : un vrai délice !



Et enfin, la benoîte urbaine (Geum urbanum), une plante discrète mais pleine de surprises. Elle appartient à la famille des rosacées et se reconnaît à ses petites fleurs jaunes composées de cinq pétales libres, d’un grand nombre d’étamines (plus de dix), de cinq sépales, et de cinq sépalules placés entre chacun d’eux — comme un motif en quinconce, délicatement ordonné.



Mais le plus étonnant reste sans doute sa racine, au goût inattendu de clou de girofle, relevé d’une note légèrement fumée. J’en ai préparé un petit jus en mixant la racine avec un peu d’eau et une cuillère à café de crème d’amande. Une boisson surprenante, à la fois douce et épicée.

