Ce matin, ma maman n’était pas en forme. Elle a attrapé le petit virus qui court en ce moment dans notre famille. Elle est souvent une des dernières à tomber malade et chez elle, les symptômes sont plus violents. J’avais donc un peu peur de ce que cela allait donner. Je l’ai aidée à se lever et à aller aux toilettes, et là, elle me dit qu’elle ne se sent pas bien, qu’elle se sent inutile! Cette petite phrase: « je me sens inutile », qui au premier abord pourrait paraître négative, eh bien, c’est un petit miracle! Car dans « je me sens inutile », il y a d’abord, « je me sens », et ça, c’est un grand progrès. Il y a quelques semaines, elle ne se sentait pas. Ma maman est redevenue consciente d’elle-même.
Après lui avoir préparé son petit-déjeuner, je suis partie me promener et quand je suis revenue, quelle ne fut pas ma surprise de la voir assise dehors absorbée dans la lecture d’un roman. Elle me dit que c’était un très beau livre et lorsque je lui demandais de quoi ça parlait, elle pu me donner quelques détails. C’est la première fois depuis au moins deux ans qu’elle lit quelque-chose et s’en rappelle assez pour pouvoir en parler.