Lorsque nous essayions avec difficulté de concevoir, j’ai dû me soumettre à toute une série d’examens médicaux, dont un test sanguin donnant une indication sur le fonctionnement de la thyroïde. On mesure le taux sanguin de trois hormones: la TSH (thyroid stimulating hormone) et les hormones thyroïdiennes T3 et T4. La TSH est sécrétée par l’hypophyse pour « dire » à la thyroïde de sécréter plus d’hormones T3 et T4. Si la thyroïde ne réagit pas, l’hypophyse augmente sa production de TSH et le taux sanguin augmente. Lorsque le taux de TSH est légèrement trop élevé, on parle d’hypothyroïdie latente et le traitement habituel consiste à donner des hormones thyroïdiennes et d’ajuster la dose pour que le TSH redescende et que son taux soit à nouveau dans la norme.
C’était mon cas et je ne trouvais pas cette façon de faire très satisfaisante. Je me demandais quelle était la raison pour laquelle ma thyroïde ne produisait pas assez d’hormone. Mais comme d’habitude, on ne traite que les symptômes sans chercher la cause. Une fois nos enfants nés, je ne me suis plus préoccupée de ce « problème » de thyroïde et c’est en regardant une chaîne YouTube sur la santé présentée par le Dr. Hartner que j’y ai repensé (voir ici).
Afin de produire les hormones T3 et T4, la thyroïde a besoin d’un acide aminé non essentiel: la tyrosine. Un manque de tyrosine a donc pour conséquence que la thyroïde fabrique moins d’hormones thyroïdiennes, par manque des constituants de base.
Causes d’un manque de tyrosine
Le manque de tyrosine ne viendrait pas en premier lieu d’un apport insuffisant, mais plutôt d’une consommation accrue de cet acide aminé. Pour comprendre la raison de cet accroissement de la consommation, il faut savoir que le corps utilise la tyrosine pour neutraliser une substance hautement réactive (voir ici), le peroxynitrite (ONOO-). Le peroxynitrite provient de la réaction du NO (produit par la digestion de l’arginine) avec H2O2 et O2- (résidus de la production d’énergie dans les mitochondries) et il est synthétisé lorsque ces composés sont surabondants.
En laboratoire, on teste la présence de nitrotyrosine, une substance créée à partir du peroxynitrite, qui lui, est trop réactif pour être directement testé.
Conséquences d’un peroxynitrite trop élevé
Le peroxynitrite peut faire beaucoup de dégâts:
- attaque des mitochondries qui produisent encore plus de radicaux libres, ce qui conduit à un cercle vicieux;
- destruction des superoxydes dismutases (SOD), enzymes participant à la neutralisation des radicaux libres. Ces dernier augmentant, la production de peroxynitrite augmente encore, et c’est le cercle vicieux;
- parfois augmentation du cholestérol, le peroxynitrite détruisant certaines enzymes impliquées dans sa dégradation;
- liaison avec des acides aminés comme la tyrosine et le tryptophane, ces derniers n’étant alors plus disponibles. Il peut en résulter entre autres une baisse de la production d’hormones thyroïdiennes, un manque de coenzyme Q10 et une baisse de production des glandes surrénales;
- augmentation possible de l’acide urique pouvant provoquer la goutte.
Le Dr. Hartner raconte une anecdote d’un de ses collègues qui félicite ses patients souffrants d’une crise de goutte et ayant un taux de peroxynitrite élevé. Cela démontrerait que leur corps fonctionne encore relativement bien, puisqu’ils produisent de l’acide urique, une substance capable de se lier au peroxynitrite et d’en limiter les dégâts.
Non traité, un surplus de peroxynitrite peut mener à toutes sortes de maladies allant de l’artériosclérose au cancer en passant par les maladies auto-immunes, la dépression et les démences!
Traitement
Il est possible de traiter ce manque de tyrosine grâce à des suppléments alimentaires. Avant cela il est bien sûr recommandé de faire des tests en laboratoire pour voir ce qui manque et d’avoir le soutient d’un médecin. Le Dr. Hartner propose entre autres la prise de coenzyme Q10, de vitamine C, d’acides gras oméga 3 et de vitamines B12 à ses patients, et constate une amélioration dans la plupart des cas.